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Parler de consentement à son enfant qui commence à fréquenter quelqu’un.

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Quand un enfant qu’il ait 12, 15 ou 18 ans commence à fréquenter quelqu’un, un nouveau chapitre s’ouvre pour lui… mais aussi pour le parent. Et l’un des sujets les plus importants à aborder, parfois délicat, parfois tabou, est le consentement.


Le consentement n’est pas qu’un concept juridique : c’est une compétence relationnelle, émotionnelle et culturelle. Et notre rôle, en tant que parent, est de transmettre une compréhension claire, saine et adaptée à son âge… tout en respectant nos valeurs familiales et culturelles.


Cet article te propose une approche universelle, nuancée, et réaliste, qui tient compte :

  • des différents modèles éducatifs ;

  • des cultures (africaines, maghrébines, occidentales, caribéennes, asiatiques…) ;

  • des freins et blocages courants ;

  • de la manière de parler de consentement sans gêne, sans honte et sans imposer.


Le consentement : une compétence de vie (pas une discussion “gênante”)


Le consentement, c’est quoi ?

C’est la capacité à :

  • dire oui volontairement, sans pression ;

  • dire non sans peur ;

  • comprendre que le corps et l’espace de chacun sont inviolables ;

  • respecter le rythme, les limites et l’inconfort de l’autre ;

  • demander, vérifier, reformuler, observer.

Du point de vue émotionnel, le consentement repose sur :

  • l’estime de soi,

  • la capacité à poser des limites,

  • la maturité affective,

  • la compréhension du respect mutuel.

Du point de vue cérébral, les adolescents sont encore en plein développement du cortex préfrontal :

👉 ils sentent fort, ils réfléchissent moins. D’où l’importance d’un encadrement clair, humain et répétitif.


Comment commencer la discussion (sans malaise, sans tabou)


Voici trois portes d’entrée simples, neutres, qui évitent de braquer l’enfant :


1. La porte “relationnelle”

« Quand tu es avec quelqu’un, ce qui compte le plus, c’est que vous soyez tous les deux à l’aise. »


2. La porte “bien-être”

« Ton corps te parle : si quelque chose te met mal à l’aise, c’est important que tu m’écoutes. »


3. La porte “communication”

« Tu as le droit de dire non. Et l’autre aussi. Toujours. »


Ces phrases déclenchent l’ouverture sans entrer directement dans la sexualité si l’enfant n’est pas rendu là.


Le consentement selon les cultures : comment adapter le discours


Dans de nombreuses cultures, parler d’amour, de couple ou d’intimité reste tabou, voire inconfortable.Or, ne pas en parler n’empêche pas l’enfant de vivre ces expériences, mais cela peut :

  • le laisser vulnérable ;

  • provoquer de la honte ;

  • renforcer les risques de violences ;

  • l'empêcher de reconnaître ses propres limites.


Cultures africaines / caribéennes

Le respect des parents est central, mais la pudeur est forte.

Approche adaptée :« Je veux que tu sois en sécurité, et le respect dans une relation, c’est essentiel.Tu as le droit de dire non. Tu as aussi le droit d’être respecté(e) dans ton non et ton partenaire aussi »


Cultures maghrébines

La réputation, l’honneur, la pudeur ont souvent un poids important.

Approche adaptée :« Une relation, ce n’est jamais quelque chose qu’on subit. Le respect doit être des deux côtés. Si quelqu'un dépasse tes limites, tu me le dis, même si tu crois que je ne vais pas comprendre et toi tu dois respecter les limites de l'autre »


Cultures occidentales

Le consentement est souvent abordé, mais l’hypersexualisation médiatique crée d’autres défis.

Approche adaptée :« Tu n’as pas à faire quelque chose parce que “tout le monde le fait”.Ton rythme t’appartient, et personne n’a le droit de te le dicter. Une fille qui te dit non doit etre respecte »


Cultures asiatiques

Les émotions et les sujets intimes peuvent être intériorisés.

Approche adaptée :« Ce que tu ressens est important. Tu n’es jamais obligé(e) d’accepter quelque chose qui te met mal à l’aise mais tu ne peux imposer ce qui mettrait l'autre dans le meme etat »


Les blocages courants chez les adolescents… et comment les accompagner


Blocage 1 : “Je ne veux pas décevoir l’autre.”

Très fréquent chez les adolescents sensibles ou perfectionnistes.

Réponse parentale :« Dans une relation, si tu dois te sacrifier pour que l’autre soit bien, ce n’est plus une relation équilibrée. »


Blocage 2 : la peur de perdre la relation

Les premières relations sont souvent idéalistes.

Réponse :« Quelqu’un qui tient vraiment à toi respecte ton non. Ceux qui te menacent de partir ne méritent pas d’être là. »


Blocage 3 : confusion entre affection, pression et manipulation

Beaucoup de jeunes n’ont pas encore la maturité émotionnelle pour reconnaître la pression.

Réponse :« Si tu as besoin de forcer, ce n’est pas du consentement. Ce n’est pas censé faire peur, ni mettre la pression. »


Blocage 4 : le modèle familial

Dans certaines familles, les limites ne sont pas respectées : embrasser tout le monde, se laisser toucher, dire oui “par politesse”…


Cela brouille les repères.

Réponse : Commence à instaurer des limites dans la famille même :« Tu veux dire bonjour, serrer la main, faire un câlin ou non : tu choisis. »


Les 5 enseignements essentiels à transmettre


1. Un non n’a pas besoin d’être expliqué.

Ni justifié. Ni négocié.

2. Un oui doit être clair, calme, volontaire.

Un oui sous pression est un non.

3. Le consentement est réversible.

On peut changer d’avis. Même au dernier moment.

4. Faire plaisir ≠ consentir.

La peur, la dette affective ou la culpabilité annulent le consentement.

5. Le respect du corps est non négociable.

Le sien et celui de l’autre.


Conseils pratiques pour guider un jeune qui fréquente quelqu’un


✔️ Encourage les phrases clés

  • « Je ne suis pas à l’aise avec ça. »

  • « J’ai besoin d’aller doucement. »

  • « Pas maintenant. »

  • « Est-ce que ça te va si on s’arrête ? »


✔️ Apprends-lui à observer

  • l’expression du visage ;

  • le langage non verbal ;

  • les signes d’inconfort.


✔️ Rappelle que les émotions ont une hiérarchie

👉 La sécurité > le romantisme

👉 Le respect > le désir

👉 Le confort > la pression


✔️ Donne-lui un filet de sécurité

« Peu importe ce qui se passe, tu peux toujours m’en parler. Je suis là pour te soutenir, pas pour te juger. »


Parler de consentement, ce n’est pas encourager la sexualité.C’est transmettre :

  • la dignité,

  • la liberté intérieure,

  • la confiance dans son corps,

  • la capacité à se protéger

  • et à protéger l’autre.

Ce n’est pas une conversation qu’on a une fois. C’est un fil rouge, une valeur familiale, une boussole.

Tu donnes à ton enfant les outils pour aimer sans se perdre,et pour être aimé sans être blessé.


Si tu as des questions hesite pas

 
 
 

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